Le 18 décembre dernier, la mission Sicard a rendu son rapport « Penser solidairement la fin de vie ». Cette mission a travaillé sérieusement avec peu de moyens et dans des délais courts. Sans rentrer dans les détails des propositions (lien à mettre vers site Internet), on peut retenir la nécessité de faire connaitre et d’appliquer dans toutes ses dimensions la Loi Léonetti, qui est trop mal connue dans ses modalités par le public et les professionnels de santé.

La formation des professionnels de santé est certes capitale, mais le public peut et doit être au courant de ce qui le concerne au premier chef. Cette formation ne doit pas se limiter à des procédures mais à une véritable réflexion anthropologique sur l’homme, sa destinée, sa finalité. L’importance de développer les structures aidant l’accompagnement des patients en difficulté est rappelée : réseaux de santé entre professionnels, services de soins palliatifs, liaison établissements de santé-domicile. L’absence d’urgence à légiférer est affirmée.

Si la mission écarte l’euthanasie telle qu’elle a été légalisée dans les pays du Benelux, en interrompant prématurément la vie, on ne peut qu’être inquiet de l’évocation de l’assistance au suicide, même si elle est considérée comme problématique par la mission : elle n’est qu’une variante de l’euthanasie, c’est-à-dire l’acte de donner intentionnellement la mort, la médecine agissant alors comme prestataire de service.

A l’annonce des recommandations de la mission, le gouvernement a saisi le Comité Consultatif National d’Ethique pour qu’il se prononce sur trois pistes d’évolution de la législation :

  • Les directives anticipées : comment recueillir et appliquer des directives anticipées émises par une personne en pleine santé ou à l’annonce d’une maladie grave, concernant la fin de sa vie ?
  •  Le suicide assisté : selon quelles modalités et conditions strictes permettre à un malade conscient et autonome, atteint d’une maladie grave et incurable, d’être accompagné et assisté dans sa volonté de mettre lui-même un terme à sa vie ?
  • L’accompagnement de l’arrêt des traitements : comment rendre plus dignes les derniers moments d’un patient dont les traitements ont été interrompus à la suite d’une décision prise à la demande de la personne ou de sa famille ou par les soignants ?

L’Elysée a annoncé que, sur la base de ces avis, un projet de loi sera présenté au Parlement en juin prochain.

Nous devons nous mobiliser pour poursuivre la réelle mise en application de la loi actuelle et refuser l’euthanasie, quelles qu’en soient les modalités.

Seule une médecine qui accompagne jusqu’au bout la personne souffrante, vulnérable, et se refuse à vouloir donner délibérément la mort, est en mesure de préserver la confiance entre les soignants, ceux qu’ils soignent et leurs proches.

Puis-je compter sur vous pour informer largement de ces enjeux et mobiliser le plus grand nombre dans les prochains mois ?

Professeur Olivier Jonquet

Porte-Parole Convergence Soignants Soignés

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