Convention citoyenne sur la fin de vie : alerte de Convergence Soignants Soignés

Convergence Soignants Soignés a reçu avec stupeur et consternation les résultats du vote de la convention citoyenne sur la fin de vie le 19 février 2023, dont 84% des participants se positionneraient en faveur d’une légalisation d’une « aide active à mourir ». Les votes du 5 mars vont également dans le même sens.

Notre collectif, créé en 2000, réunit des professionnels de santé et des personnes qui se sentent concernées par la sauvegarde de la relation entre soignants et soignés.

 Nous voulons rappeler que :

  • L’ « aide active à mourir » est un terme édulcoré pour décrire une réalité d’une violence insoutenable qui est de provoquer délibérément la mort. Sa légalisation entrainerait une rupture anthropologique majeure dans notre société, que quelques semaines de délibération d’une convention citoyenne ne pourraient suffire à justifier.

 

  • Contrairement à ce qu’affirme la présidente de la convention citoyenne, il n’y a aucune différence fondamentale entre l’euthanasie et le suicide assisté, et l’avis 139 du Comité Consultatif National d’Ethique qui ouvre la voie à l’euthanasie pour les personnes dans l’incapacité de réclamer le suicide pour elles-mêmes en est une preuve supplémentaire.

 

  • L’ouverture aux mineurs évoquée par la convention citoyenne est terrifiante, et rend compte des dérives majeures observées dans tous les pays, heureusement peu nombreux, qui ont fait le choix d’une légalisation.

L’appel des 13 organisations de soignants le 13/02/2023 (« Donner la mort n’est pas un soin ») témoigne de l’incompatibilité entre toute forme d’implication de professionnel de santé dans une acte d’euthanasie, et l’alliance qui fonde la relation entre soignant et soigné.

Nous partageons pleinement ce constat, et en particulier appelons à améliorer significativement la prise en charge des personnes en fin de vie par l’application pleine du cadre législatif actuel et la mise en œuvre des moyens déjà identifiés.

Nous y ajoutons une mise en garde et un appel à refuser également toute forme d’assistance à l’euthanasie ou au suicide impliquant des non-soignants.

  • Il ne peut être demandé à personne, quelle que soit sa formation, la responsabilité de juger de la dignité d’une vie et de la réponse à apporter à une demande de mort.
  • Il est urgent de donner aux personnes vulnérables, aux porteurs de maladies chroniques et de handicaps un signal fort concernant la valeur de leur présence dans la société. Toute réponse positive à une demande de mort, au nom d’un jugement de valeur sur la qualité de vie du demandeur, fragiliserait es personnes dans la même situation de faiblesse.
  • On ne supprime pas la souffrance en supprimant le souffrant. La réponse à la question de la dignité en fin de vie n’est pas la mort, mais l’amélioration de la qualité de l’écoute et des soins à la hauteur de la dignité inhérente à chaque vie humaine.

L’euthanasie et le suicide assisté n’ont pas leur place dans nos hôpitaux. Nous soutenons qu’ils n’ont pas leur place non plus en France, tout simplement.

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