La dernière prise de position du Conseil national de l’Ordre des Médecins en date du 8 février 2013 relative à fin de vie, « assistance à mourir » introduit une ambigüité dans les positions de l’Ordre jusqu’ à ce jour bien affirmées dans l’article 38 du Code de Déontologie Médicale : le médecin n’a pas le droit de donner délibérément la mort.

La sédation obéit à des règles précises, édictées depuis plusieurs années par diverses sociétés savantes ; le but est de faire dormir, il n’est pas de provoquer la mort.

Le point 2 du texte du CNOM semble contredire cet article 38 du CDM. Il est reconnu en exergue que l’interdit fondamental de donner délibérément la mort ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul. Cependant, en employant les termes de sédation, adaptée, profonde et terminale, de l’interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui(…) ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul, le Conseil National ne reconnait-il pas explicitement qu’il autorise cette transgression si la décision est prise à plusieurs ?
Si l’avis souligne la nécessité d’une meilleure connaissance et mise en pratique de la loi Léonetti par les soignants et le public, proposer ce qui semble s’apparenter à un suicide médicalement assisté est la mauvaise réponse à de vraies questions. Ce travail d’approfondissement est la seule réponse à tous ces défis qui prennent du temps, consomment les énergies mais relèvent de l’essence de notre métier.

Nous attendons des clarifications de la part du Conseil de l’Ordre car « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » Albert Camus

Pr Olivier Jonquet

EN SAVOIR PLUS :  :
– Avis du Conseil nationale de l’ordre des médecins du 8 février 2013 : Fin de vie – assistance à mourir 
– Une évolution qui surprend le Pr Pellerin, président honoraire de l’ Académie de médecine

Pin It on Pinterest

Share This